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Etats d'esprits

14 juin 2012

Elle aurait tant voulu qu'il la sauve...

Elle reste là, assise durant des heures, l’air perdu dans ses pensées. Mais en réalité elle ne pense pas. Elle est absente. Absente du monde réel, absente des autres, absente d’elle-même. La seule chose qu’elle ressent est un vide incommensurable. Presque une sensation de ne plus exister, de ne plus éprouver quoi que ce soit. Elle aime cette impression qui la soulage de sa souffrance.

Alors elle se lève et se ressert un verre de rhum, en terminant la deuxième bouteille de jus d’orange et en allumant inconsciemment sa trentième cigarette de la journée. Au moins…

Le temps semble s’être arrêté. Comme en suspens. La nuit va passer. Demain sera un autre jour. Elle l’espère. Elle avale sa petite pilule magique qui la fera « mourir » quelques heures, puis deux… puis trois. Dans un éclair de réflexion qui lui donne envie d’avaler la boite entière, elle sort tous les cachets et les contemple inlassablement. Et si c’était ça, le vrai bonheur ? Partir. Partir pour toujours. Ne plus exister. Vraiment.

De toute façon on y va tous un jour, alors pourquoi devoir supporter chaque journée supplémentaire, sous prétexte que « ça ne se fait pas » ? Pour QUOI ? Pour QUI ?

Elle s’est endormie et quinze heures ont passé. La journée est bien entamée et elle a l’impression d’avoir gagné du temps. Oui du temps en moins à subir la vie, c’est toujours un peu de souffrance en moins, un instant de répit.

Qui sont ces gens si vulnérables ? Ces gens qui ont l’air cassable ? Qui s’effondrent brusquement ? Est-on fait pour le bonheur ou le malheur ? Que c’est-il passé dans la vie de ceux qui renoncent ? Qui ne trouvent plus en eux d’espoir ni de force ? Est-ce un « Dieu » ou quelqu’un qui désigne ceux pour qui tout ira comme ils veulent, et ceux pour qui le poids des difficultés ne leur permettra plus d’avancer ?

Depuis longtemps elle se sent mal partout, mal avec tout le monde. Une sensation permanente de ne pas être à sa place, pas avec les bonnes personnes, pas au bon endroit. Mal dans ce qu’elle fait, mal dans ce qu’elle dit. Avec une envie de rien qui la prend comme par surprise, et qui s’accroche si bien que ses forces s’amenuisent. Devant elle, elle ne perçoit que le néant, avec un besoin de tout balancer… tout recommencer… Tout le temps.

On la voit capricieuse, lunatique, instable, égocentrique, égoïste, paranoïaque, fainéante… Elle se dit juste entière, spontanée, franche, vraie, mais elle est surtout soucieuse, anxieuse, découragée, anéantie…

Elle a toujours eu du mal à nouer des liens proches avec les gens, en amitié comme en amour, deux sentiments auxquels elle dit ne pas croire, depuis toujours. C’est sans doute ça le problème finalement. Il suffit probablement de croire aux choses pour qu’elles arrivent.

Mais qu’est-ce qui mène quelqu’un à douter de tout, et de tout le monde ? A ne plus faire confiance ? De trop lourdes déceptions ? Sans doute… Mais en réalité, l’être humain est-il capable d’aimer quelqu’un d’autre que lui-même ?

Pourtant à certains moments de répits dans sa vie, elle retrouve des forces et une détermination qui parait décuplée. Il faut bien rattraper le temps perdu à déprimer ! Dans ces moments-là, elle est sans doute prête à croire au bonheur. Tous les bonheurs…

Elle lui a ouvert son cœur il y a quelques mois. Elle ne cherchait pourtant personne. Surtout pas ! Elle disait ne pas pouvoir être bien avec quelqu’un tant qu’elle ne serait pas bien avec elle-même. Elle savait qu’elle n’avait rien à apporter, rien à offrir, sauf ses tourments. Et que forcément une relation ne pouvait être que compliquée. Elle n’en voulait pas. De toute façon elle pensait son cœur sec, mort, imperméable à toute émotion agréable qui tenterait d’y entrer. Mais voilà, il est venu. Pourquoi ?

Plus qu’une vague d’amour, c’est un tsunami qui l’a engloutie toute entière. Son cœur, son corps, son esprit se sont retrouvés prisonniers. Enfermés dans cet amour qu’elle ne pensait plus jamais ressentir pour quelqu’un. Qu’elle ne voulait pas ressentir surtout.

Elle ne connait que les extrêmes, dans tout. Une hypersensibilité qui lui fait tout ressentir à puissance 1000. Alors forcément si elle aime…

Elle rêvait de passion, de fusion, de sentiments extraordinaires, de bonheur intense, de joies suprêmes. Elle était devenu incapable de faire quoi que ce soit, de travailler, de voir d’autres gens, totalement absorbée corps et âme par cet amour auquel elle pensait sans cesse.

Oui elle rêvait… Elle rêve trop sans doute. C’est ce qui la rend éternelle insatisfaite dans ce monde si imparfait. Ses rêves ne se sont jamais réalisés. Aucun. Pourquoi cela changerait ?

Une accumulation d’évènements l’ont très vite encore une fois effondrée. Enervée et exténuée, le désespoir a repris le dessus. Ses vieux démons avec.

L’amour est pourtant censé guérir tous les maux… Pour elle, cela devenait un problème en plus à gérer. Ce qu’elle ressentait pour lui l’effrayait. Ce qu’elle vivait ne lui convenait pas. Elle aurait tellement eu envie de tout partager avec lui… Mais la seule chose qu’elle était capable de communiquer, c’était ses problèmes, ses difficultés, ses questionnements. Elle aurait pourtant aimé qu’il partage les siens aussi, qu’il partage tout. Mais elle sentait cette relation cloisonnée. Une liaison qui n’a jamais formé un « nous ». C’était « lui », « elle » et accessoirement quelques bons moments volés entre lui et elle. Trop vite passés, trop courts. Pas assez…

Il ne l’a jamais fait entrer dans sa vie, il  ne lui a jamais fait confiance. Elle, pour qui ce mot était la base de tout. Il n’a jamais entendu ses appels au secours. Elle aurait tellement voulu voir enfin la vie belle, et qu’il en soit la raison.

Elle avait fait de lui sa priorité, son essentiel, sa raison de vivre. Elle aurait tant voulu qu’il ressente la même chose. Que l’amour plus fort que tout, balaye les génies du mal. Qu’ensemble tout devienne possible…

Mais elle ne s’est jamais senti aussi seule dans son désarroi qu’en « étant avec lui ». Il fallait que cette douleur cesse…

Lui ? Il se sent juste… « délivré »…

Ca fait des jours qu’elle n’a plus de goût à rien ; qu’elle ne fait plus rien. Plongée dans une détresse qui la paralyse. Ses soucis et ses vieux démons lui tiennent compagnie, et l’ensevelissent dans son désespoir.

Finalement, on est toujours seul au monde.

Cette fois elle a fait définitivement un deuil sur cette « chose » qui fait tant souffrir. On ne la reprendra plus au piège. Plus jamais.

Ce soir, elle ouvrira sans doute une autre bouteille de rhum, elle a fait le plein. Elle allumera une cigarette avec le mégo de la précédente. Une façon d’augmenter encore ses problèmes… Une sensation d’autodestruction qui palie à sa lâcheté d’en finir.  

Il disait l’aimer… Il l’a juste regardé se noyer…

 

 

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14 juin 2012

Bienvenue !

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Etats d'esprit (s) le mien ou celui des autres... états d'âmes... coups de gueules, coups de coeur...

Quelques textes courts, écrits sur des coups de coeur... des coups de déprime... des coups d'amour... des coups de soleil...

 

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